Nausées et vomissements

 

On distingue classiquement les nausées, les vomissements et les efforts improductifs de vomissement, que l’on classe en aigus (le jour de la chimiothérapie), retardés (durant les 3 à 5 jours suivants la chimiothérapie) et anticipés (juste avant la reprise d’une nouvelle cure de chimiothérapie).

Le potentiel émétisant est très variable selon la classe d’agents anti-cancéreux utilisés (cisplatine, carboplatine, cyclophosphamide...) ainsi que les posologies mais aussi la sensibilité individuelle du patient.

De nombreuses molécules appartenant à des familles pharmaceutiques différentes peuvent être utilisées : anti-histaminiques (diphénhydramine...), anti-dopaminergiques (domperidone...), neuroleptiques (métoclopramide, aliprazide, chlorpromazine...), inhibiteurs des récepteurs 5HT3 de la sérotonine (odansetron...), corticoïdes, antagonistes des récepteurs de la substance P (apépritant), benzodiazépines... Ces médicaments peuvent être associés entre eux et il convient de souligner au patient l’importance de prendre le traitement de manière préventive pour plus d’efficacité (ne serait-ce parce qu’il est plus difficile de prendre un traitement que l’on vomit quelques minutes après...).

L’association de ces traitements permet de contrôler, dans une grande majorité des cas, la symptomatologie émétisante. Néanmoins, des sensations nauséeuses peuvent persister et favoriser un état d’anorexie.

Il ne faut pas oublier, devant un tableau de vomissements chez un patient cancéreux, d’évoquer certaines étiologies particulières : hypertension intra-crânienne éventuellement en rapport avec des localisations secondaires cérébrales, hypercalcémie....

 

Diarrhées - constipation

Les phénomènes diarrhéiques peuvent se rencontrer dans plusieurs circonstances : traitement par 5FU, irinotecan, radiothérapie pelvienne. En fonction de leur origine, plusieurs attitudes peuvent être proposées :

- Les règles de base (mesures hygiéno-diététiques, régulateurs de transit et si besoin anti diarrhéiques, hydratation abondante) restent toujours applicables.

- En cas de diarrhée liée à une irradiation pelvienne (type irradiation de prostate), la diarrhée peut être en rapport avec une rectite radique ; il s’y associe alors des sensations de faux besoins. Une application quotidienne de mousse de cortisone peut être prescrite par le radiothérapeute.

- Certaines diarrhées peuvent être en rapport avec un mécanisme cholinergique (irinotécan) ; dans ce cas là, leur survenue est souvent précoce par rapport à la chimiothérapie (dans les premiers jours) et se contrôle par des anticholinergiques.

La constipation est un problème récurrent, souvent avec des origines multiples : agents cytotoxiques (taxanes), utilisation de morphiniques, alimentation insuffisante... Il est difficile d’établir des règles générales et il convient à chaque fois d’analyser soigneusement la situation, en écartant un syndrome occlusif.