806 patientes nouvellement touchées par un cancer de l’ovaire de stade avancé et qui bénéficiaient d’une chimiothérapie (platine-taxane combinée au bevacizumab) ont participé à cet essai international PAOLA-1. Les patientes étaient éligibles quels que soient le type de chirurgie dont elles avaient bénéficié ou le statut de mutation du gène BRCA. Toutes recevaient du bevacizumab en traitement de maintenance.
En association à ce traitement, elles ont été réparties aléatoirement pour recevoir pendant un maximum de 24 mois :
- soit des comprimés d’olaparib, la thérapie ciblée (300 mg deux fois par jour). L’olaparib fait partie de la famille des inhibiteurs de PARP (poly-ADP-ribose-polymérase-1).
- soit un placebo.
Les résultats de l’étude PAOLA-1 montrent un avantage clinique important de l’olaparib comme traitement d’entretien chez les femmes avec un cancer de l’ovaire avancé nouvellement diagnostiqué, et ce quel soit leur statut mutationnel (avec ou sans mutation du gène BRCA).
Le Pr Ray Coquard, spécialiste des cancers rares de l'ovaire
a coordonné de cet essai de phase clinique III, promu par le groupe coopérateur ARCAGY et dont les données ont été analysées par la Direction de la recherche clinique et de l’innovation de notre établissement.
Les thérapies ciblées : quel mécanisme ?
Cet essai utilisait une thérapie dite ciblée. Nous vous proposons de comprendre comment cela fonctionne en quelques lignes :
Le développement des tumeurs est rendu possible par la multiplication et la prolifération de certaines cellules de manière anarchique. Ce processus est lié à l’accumulation d’anomalies et de mutations de l’ADN de ces cellules. Les thérapies ciblées visent à bloquer la croissance ou la propagation tumorale, en intervenant sur ces anomalies moléculaires ou sur des mécanismes à l’origine du développement des cellules cancéreuses. Ces thérapies sont une arme supplémentaire pour combattre les cancers aux côtés de l’arsenal traditionnel que sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
En s’attaquant à une cible précise (récepteur, gène, protéine…), ces thérapies épargnent au maximum les cellules saines environnantes et génèrent généralement moins d’effets secondaires. Elles s’inscrivent dans la médecine personnalisée qui vise à proposer à chaque patient un traitement individualisé et adapté au profil génétique de sa propre tumeur et révolutionne la cancérologie d’aujourd’hui et de demain.
Les prédispositions génétiques aux cancers
2 à 5 % des cancers seraient d’origine génétique.
Plus de 80 gènes de prédisposition génétique aux cancers identifiés à ce jour
15 à 20 % des cancers de l’ovaire ont une origine génétique (BRCA).
Le Centre Léon Bérard dispose d'une des 148 consultations d'oncogénétique réparties sur le territoire français. Pour en savoir plus sur cette consultation, cliquez-ici