Sciences Humaines et Sociales : un département dédiée pour la recherche

Afin de répondre aux enjeux contemporains de la lutte contre le cancer, le Centre Léon Bérard s’est doté en 2017 d’un département de recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS) dont l’activité s’inscrit au plus proche du soin et des équipes de recherche.

Ce département associe des chercheurs venant de différents horizons disciplinaires et il a pour mission de développer et de promouvoir et valoriser une recherche de niveau international dans le domaine du cancer, d'assurer un transfert d’expertise vers les équipes médicales et scientifiques du site, et d’assurer la formation et la sensibilisation aux thématiques conceptuelles et méthodologiques des SHS dans le cadre de la prise en charge des cancers.

Les recherches menées au Département sont centrées sur la question des enjeux sociaux et humains des innovations en cancérologie et elles s’organisent autour de trois axes principaux :

Axe 1 : Innovations diagnostiques et thérapeutiques / Axe 2 : Evolution des systèmes de santé / Axe 3 : Qualité de vie et expériences du soin

SHS

Axe 1 : Analyse des innovations diagnostiques, thérapeutiques et organisationnelles en cancérologie

La cancérologie connait depuis une vingtaine d’années de rapides évolutions. Le développement de nouvelles technologies moléculaires (séquençage de nouvelle génération, bio-informatique, intelligence artificielle) associé à une meilleure compréhension du déterminisme génétique des pathologies cancéreuses, ont permis de diversifier les modalités de prise en charge des patients.

Thérapies ciblées, immunothérapies, thérapies géniques, radiothérapie moléculaire, la nature des innovations en cancérologie n’a cessé de se diversifier entrainant des reconfigurations de l’organisation de la recherche fondamentale et clinique et de la nature des connaissances biomédicales produites. Ces transformations épistémiques et les conséquences sur le développement de nouveaux traitements ou outils diagnostics bouleversent l’organisation de la recherche.

De nouvelles méthodologies de recherche ont par exemple vu le jour, modifiant les frontières historiques entre les différentes phases des essais cliniques et les études observationnelles et quasi-expérimentales dans le domaine, connaissent un essor considérable.

Par ailleurs, ces transformations cliniques et organisationnelles nécessitent un recours de plus en plus fréquent à l’expertise des centres spécialisés et participent donc à l’émergence d’une nouvelle organisation spatiale des soins de cancer aux échelles régionales, nationales et internationales.

Cet axe vise ainsi à analyser :

  1. Comment ces changements technologiques, épistémiques et thérapeutiques modifient les rapports historiques existants entre médecine et science,
  2. En quoi ces innovations promeuvent une nouvelle organisation de l’offre des soins des cancers.

Axe 2 : Systèmes de santé et accessibilité des innovations

Les innovations thérapeutiques, technologiques et organisationnelles en cancérologie modifient non seulement les pratiques des professionnels de santé mais également les parcours de soins des patients atteints de cancer. Souvent structurés autour de grands centres spécialisés dont le rôle dans la coordination ne cesse d’être renforcée, ces nouveaux parcours de soins, marqués par la diversité des acteurs et des lieux mobilisés, peuvent générer de nouvelles contraintes sur l’accessibilité des innovations pour les patients atteints de cancer.

Des mobilisations collectives ont ainsi vu le jour ces dernières années pour revendiquer un « droit » d’accès à ces traitements innovants dès les premières étapes de la recherche clinique. Ces innovations s’accompagnent également d’une refonte des aspects économiques du cancer. Il s’agit par exemple de réorganisation du paysage industriel du médicament avec l’arrivée de nouveaux acteurs économiques comme les entreprises de biotechnologies ou celles visant à développer les outils d’intelligence artificielle en santé. De nouveaux types de traitement sont également apparus dont les coûts potentiels dépassent les capacités de financement solidaire du système de santé actuel.

Cet axe vise ainsi à analyser :
1. Le rapport entre l’innovation continue et les conditions du maintien fonctionnel des infrastructures de soin existantes.
2. Les inégalités d’accès aux innovations et les actions favorables à leurs réductions.
3. La viabilité économique et sociale des systèmes de santé dans un contexte à la fois d’innovation.

Axe 3 : Qualité de vie et expériences du soin à l’épreuve des innovations

L’essor des innovations cliniques, thérapeutiques et/ou technologiques dans le domaine de la cancérologie a considérablement modifié la prise en charge des patients qui a évolué vers une personnalisation des soins affectant à la fois le vécu des patients et de leurs proches-aidants, mais également, les pratiques quotidiennes des professionnels de santé et des chercheurs. Ces nouvelles stratégies de prise en charge exercent un impact sur le parcours de soin des patients pendant et après les traitements curatifs, mais aussi lors de l’accompagnement en soins palliatifs. La qualité de vie relative à la santé physique et mentale de l’ensemble des acteurs du système de soin (i.e., les patients, les proches-aidants et les soignants) devient dès lors un déterminant incontournable à évaluer en lien avec la survie des patients. Ces innovations modifient de fait la perception de la maladie, de ses traitements et des modalités de prise en charge entrainant d’importantes modifications des stratégies d’ajustement cognitives, émotionnelles et comportementales de l’ensemble des acteurs du système de soin.

Cet axe vise ainsi à analyser :
1. L’évolution du vécu, de la qualité de vie et de la survie des patients dans le cadre du développement de ces innovations.
2. Les conséquences des changements des parcours de soins et des innovations thérapeutiques sur les patients, les proches-aidants et les personnels de santé pendant les soins curatifs et/ou palliatifs et dans le suivi à plus long terme.
3. La (re)structuration de la relation soignant-soigné-proche-aidant sous toutes ses formes (contextuelles et sociales, interpersonnelles, individuelles).

Comment est organisé le département SHS du CLB ?

Le Département de Sciences Humaines et Sociales (SHS) est composé de sa Directrice, Véronique CHRISTOPHE, de son Directeur-adjoint, Sylvain BESLE et , ainsi que de 9 chercheurs titulaires, 5 post-doctorants, 3 doctorants et/ou ingénieurs, 1 responsable de la RCP-SHS et 3 chercheurs-associés. Le département SHS s’organise autour d’un Comité de direction et d’un Comité stratégique, restreint ou élargi, avec des missions définies pour chacun.

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Zoom sur : une RCP en sciences humaines et sociales

La Réunion de Concertation Pluridisciplinaire Science Humaines et Sociales (RCP-SHS) du Centre Léon Bérard est un dispositif novateur déployé depuis le mois de janvier 2021.

Composée d’un collège de membres représentant les différentes expertises et disciplines du Département Sciences Humaines et Sociales, la RCP-SHS a pour vocation de soutenir le développement de projets de recherche à l’interface entre le monde du soin et les sciences humaines et sociales.

Concrètement, la RCP-SHS peut être sollicitée en remplissant la fiche de saisine ci-joint et en la faisant parvenir à l’adresse suivante : RCP-SHS@lyon.unicancer.fr. Les dossiers reçus sont ensuite discutés chaque premier mardi du mois de 9h à11h. Les porteurs de projet sont invités à présenter eux-mêmes leur dossier à la RCP s’ils le peuvent. Après discussion du projet, les avis et recommandations de la RCP-SHS sont restitués aux porteurs de projets sous la forme d’un compte-rendu renvoyé par mail.


Programme 2022- 2023 des séminaires externes du Département Sciences Humaines et Sociales du Centre Léon Bérard

Le Département Sciences Humaines et Sociales du Centre Léon Bérard organise les deuxièmes mardis de chaque mois des séminaires externes de 13h30 à 15h30. Ces rencontres permettent à des chercheur.e.s extérieur.e.s de présenter leurs travaux.

Ces séminaires ont pour objectif de mettre en avant des recherches venant de différents horizons disciplinaires en sciences humaines et sociales (sociologie, économie, géographie, psychologie, etc.) et qui s’intéressent principalement au champ de la cancérologie ou de la santé en général.

Ils sont ouverts à l’ensemble du personnel du Centre Léon Bérard, mais aussi à des personnes extérieures.

  • Mardi 13 septembre 2022, salle Requin (Cheney D) et visioconférence : Kristopher Lamore (psychologie de la santé), Université de Lille, SCALab – UMR CNRS 919. « La recherche interventionnelle en sciences humaines et sociales appliquée au cancer : méthodes et perspectives »
     
  • Mardi 8 novembre 2022, salle Requin (Cheney D) et visioconférence : Stéphane Rican (géographie), Université de Nanterre, UMR LADYSS Axe "Enjeux sanitaires et Territoires". « Territoires et cancers : les constructions socio-territoriales des inégalités face aux cancers »
     
  • Mardi 13 décembre 2022, salle Requin (Cheney D) et visioconférence : Clélia Gasquet (géographie), école des hautes études en santé publique (EHESP), affiliée au Département SHS et à l'UMR ESO - Espaces et Sociétés (CNRS 6590) - Laboratoire de l'Université de Rennes 2. « Le paysage thérapeutique, comme levier de la relation de soin. »
     
  • Mardi 10 janvier 2023, visioconférence : Gérard Gaglio (sociologie), Groupe de Recherche en Droit, Economie, Gestion (GREDEG), école universitaire de recherche Arts et Humanité. « L'enactment par des radiologues français de logiciels se revendiquant de l'"intelligence artificielle" »
     
  • Mardi 14 mars 2023, salle Requin (Cheney D) et visioconférence : Emmanuel Henry (sociologie), Université Paris Dauphine-PSL, Laboratoire IRISSO. « Les enjeux sanitaires au prisme de la sociologie des problèmes et des non-problèmes publics »
     
  • Mardi 4 avril 2023, salle de réunion du Cheney B et visioconférence : Sophie Paget-Bailly (épidémiologie), UMQVC unité de qualité de vie et de qualité de vie en cancérologie, CHU de Besançon. « Evaluation de la qualité de vie des patients atteints de cancer en pratique clinique courante »
     
  • Mardi 9 mai 2023, salle Marcel Mayer et visioconférence : Benjamin Derbez (sociologie), CRESPPA centre de recherche sociologique et politique de Paris, Université Paris 8. « Recherche clinique en cancérologie : quelles normalisations ? »
     
  • Mardi 13 juin 2023, salle de réunion du Cheney B et visioconférence : Véronique Lucas-Gabrielli (géographie), IRDES Institut de recherche et documentation en économie de la santé. « Comment enrichir les mesures d’accessibilité aux soins de ville : le cas français »