Neuropathie périphérique : définition & explication
Le système nerveux périphérique transporte les informations extérieures vers le système nerveux central et transmet la réponse nerveuse en retour. Il est constitué de nerfs afférents (sensitifs) qui acheminent les signaux vers l’encéphale et la moelle épinière, et de nerfs efférents (moteurs) qui véhiculent la réponse. Lorsque ces nerfs sont endommagés, on parle de neuropathie périphérique.
Dans le contexte du cancer, ces neuropathies peuvent survenir à cause des traitements comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie, qui peuvent endommager les nerfs périphériques. Ce trouble, touchant entre 2 % et 8 % de la population, a des causes variées et des symptômes très variables (moteurs, sensitifs, neurovégétatifs), ce qui rend son diagnostic difficile. Les patients atteints de cancer doivent être particulièrement attentifs à ces symptômes pour un traitement adapté.
Quels sont les symptômes de la neuropathie périphérique ?
La neuropathie périphérique, due à l’atteinte d’un nerf, se manifeste par des douleurs, perte de sensibilité, hypersensibilité et perte de force. Les douleurs neuropathiques, souvent éloignées de la zone lésée, se traduisent par des décharges électriques, fourmillements, brûlures ou picotements, touchant environ 35,3 % des patients traités pour un cancer
Les différents types de neuropathies périphériques
Les neuropathies périphériques se classent selon le nombre de nerfs atteints et leur localisation :
- Mononévrite : atteinte d'un seul nerf périphérique.
- Mononeuropathie multiple : lésion de plusieurs nerfs non symétriques.
- Polynévrite (polyneuropathie) : atteinte de plusieurs nerfs simultanément.
En lien avec le cancer, ces neuropathies peuvent être provoquées ou aggravées par des traitements comme la chimiothérapie, qui endommage souvent plusieurs nerfs à la fois, entraînant des polyneuropathies. Il est essentiel de surveiller les signes de neuropathies chez les patients sous traitement anticancéreux pour adapter les soins et limiter l'impact sur leur qualité de vie.
Causes et facteurs de risque de la neuropathie périphérique
Pathologies immunitaires et métaboliques
- Pathologies immunitaires et métaboliques : certaines maladies auto-immunes (ex : syndrome de Guillain-Barré) ou métaboliques (comme le diabète ou l'insuffisance rénale chronique) peuvent provoquer des neuropathies. Les traitements contre le cancer, comme la chimiothérapie, l'immunothérapie et la radiothérapie, sont en effet des facteurs de risque majeurs, car ils peuvent endommager les nerfs périphériques.
Troubles héréditaires, infections et carences
- Troubles héréditaires, infections et carences : certains troubles héréditaires, infections (VIH, hépatites), ainsi que des carences en vitamines (B12, folates) peuvent également être responsables de neuropathies. L'alcoolisme et l'exposition aux métaux lourds sont d'autres facteurs aggravants. Chez les patients atteints de cancer, ces facteurs peuvent se combiner et augmenter le risque de neuropathie périphérique, nécessitant une attention particulière dans la prise en charge des patients.
- Chiffre clé
Focus sur l'essai clinique ELEGANT : prévention des neuropathies induites par la chimiothérapie
Depuis 2019, le Centre Léon Bérard a lancé l'étude ELEGANT pour trouver une nouvelle méthode de prévention des neuropathies induites par la chimiothérapie. Auparavant, seuls les gants réfrigérés étaient utilisés, mais mal tolérés par les patients.
L’essai a comparé :
- Gants chirurgicaux vs gants réfrigérés
- Patients traités par Paclitaxel (cancer du sein) et Oxaliplatine (cancer digestif)
- Résultats de la cohorte sein :
Les gants chirurgicaux ont donné de meilleurs résultats en termes de satisfaction patient, de réduction de la douleur, et de gestion par le personnel soignant.
- Cohorte digestif :
L’étude a démontré que les gants chirurgicaux réduisent de 18,5 % le risque de neuropathie lors du traitement par Oxaliplatine, une avancée significative pour un traitement où les gants réfrigérés étaient contre-indiqués.
Soulager les patients touchés par une neuropathie
Au Centre Léon Bérard, la prise en charge de la douleur est une priorité, tant pendant les traitements que lors des suivis post-thérapeutiques. Une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, infirmières et psychologues accompagne les patients à chaque étape.
Voici les solutions proposées :
- Traitements locaux (patchs antalgiques)
- Médicaments spécifiques (antidépresseurs, antiépileptiques)
- Thérapies non-médicamenteuses (acupuncture, hypnose)
- Techniques d'intervention (infiltrations, neurolyse)
- Le suivi est réévalué régulièrement pour adapter les soins en fonction des progrès réalisés.
Avancées cliniques : projets de recherche en cours
Le Centre Léon Bérard participe à deux études cliniques majeures :
- CAPNEUCHIN : comparaison de deux molécules pour traiter les neuropathies induites par chimiothérapie.
- CAPSICAURA : étude des réponses à la désensibilisation par capsaïcine pour les douleurs neuropathiques.
Que faire si j’ai des douleurs après mon traitement contre le cancer ?
Identifier les douleurs neuropathiques
Après un traitement contre le cancer, il est important de reconnaître les douleurs qui peuvent persister. Les douleurs neuropathiques se manifestent souvent par des sensations de brûlure, de picotements ou des engourdissements. Si vous ressentez ces symptômes, consultez rapidement votre équipe médicale pour un diagnostic précis.
Consulter un spécialiste de la douleur
Si les douleurs persistent après votre traitement, un spécialiste de la douleur peut vous proposer des solutions adaptées. Ce professionnel évalue l’intensité et la nature des douleurs neuropathiques pour vous orienter vers les traitements les plus appropriés : médicaments, rééducation ou thérapies complémentaires.
Explorer des options de soulagement
Il existe plusieurs méthodes pour soulager les douleurs neuropathiques post-traitement, comme la physiothérapie, les thérapies complémentaires ou encore certains dispositifs médicaux. Discutez avec votre équipe soignante des options les plus adaptées pour améliorer votre confort et votre qualité de vie après le traitement.
Les douleurs neuropathiques liées au cancer
Le Centre Léon Bérard se concentre spécifiquement sur les douleurs neuropathiques associées à la maladie et à ses traitements. Qu'il s'agisse de neuropathies post-opératoires, liées à la chimiothérapie ou à l’évolution tumorale, une détection précoce est cruciale pour améliorer la qualité de vie des patients. Sensibiliser les équipes soignantes et les patients à cette problématique permet d’optimiser la prise en charge des douleurs et de poursuivre les traitements oncologiques dans les meilleures conditions.
Ainsi, le Centre Léon Bérard place la gestion des douleurs neuropathiques au cœur de son engagement pour améliorer le quotidien des patients tout au long de leur parcours de soins contre le cancer.
Détection précoce des neuropathies pour soulager les patients
Plus les neuropathies sont détectées tôt, plus il sera facile de les contrôler et de soulager les patients. Il est donc essentiel de sensibiliser l’ensemble des professionnels au contact des patients à cette pathologie, ainsi que les patients eux-mêmes.
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