« Malgré l’arrêt du dépistage organisé à l’âge de 74 ans, il est primordial pour les femmes de continuer à une surveillance individuelle et régulière avec leur médecin traitant ou leur gynécologue. »
Malgré les progrès de la médecine, différents facteurs chez les femmes de plus de 70 ans font que les cancers du sein qui les touchent restent des maladies graves.
Le retard de diagnostic d'abord, qui conduit parfois à découvrir un cancer du sein à un stade tardif, compromet les chances de proposer un traitement efficace. De plus, le cancer du sein évolue généralement sans douleur, ce qui est faussement rassurant et pousse les femmes parfois à ne pas s’en inquiéter.
Par ailleurs, les femmes âgées, plus sujettes aux troubles cognitifs, peuvent ne pas remarquer ou ne pas s’inquiéter d’une anomalie dans leur sein et donc ne pas alerter leur entourage, d’où l’importance du rôle du médecin traitant. Les études montrent que le cancer du sein de la femme de plus de 70 ans a des caractéristiques assez proches de celui d’une femme plus jeune. La proportion de formes agressives reste relativement superposable quel que soit l’âge au diagnostic.
Deux tiers des décès par cancer du sein surviennent après 70 ans. Les progrès de la médecine ont permis une diminution de la mortalité par cancer du sein, malheureusement moins marquée pour les femmes de plus de 70 ans.
Le suivi gynécologique, à un âge éloigné des grossesses, peut aussi sembler moins important. A l'inverse, il est important pour chaque femme de continuer à se rendre annuellement chez son gynécologue ou sa sage femme pour son suivi gynécologique et mammaire.
En ce qui concerne le traitement, en cas de formes localisées, la chirurgie n’est pas différente chez les femmes plus âgées. L’accès à une reconstruction reste encore limité mais celle-ci peut se discuter au cas par cas en fonction de l’état de santé de la patiente et de son souhait.
Les modalités d’utilisation de la radiothérapie et de l’hormonothérapie ne changent pas. Par contre, la chimiothérapie reste un traitement complexe et pour lequel le corps médical dispose de moins de données car peu de femmes ont participé aux études cliniques testant ce type de traitement. Il s’agit donc là aussi d’une discussion au cas par cas, selon les forces et les faiblesses de la personne et son souhait de s’engager dans ce type de thérapeutique.
La grande difficulté du praticien est d’estimer la perspective de vie restante de chacune et le risque de récidive pendant ce temps de vie. Le médecin doit donc toujours peser les avantages et les inconvénients du traitement qu’il propose. Tout l’enjeu est de ne pas sur-traiter mais ne pas non plus sous-traiter au risque d’exposer la patiente à une récidive qu’il sera dans certains cas bien difficile de contrôler.
- 05 mai
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