Nous sommes allés à la rencontre d'Yvette, récemment opérée afin qu'elle nous raconte son expérience de mastectomie.
L’annonce de la maladie
J’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein lors d’une mammographie de routine, celle qu’on est censée faire tous les 2 ans. Il faut savoir que je n’en suis pas à mon premier cancer du sein : le premier à mes 48 ans et aujourd’hui, le deuxième, à mes 70. Ça a d’abord été difficile à accepter parce que j’avais le sentiment de vivre un véritable retour en arrière, à la différence que cette fois, il était question d’une mastectomie.
La chirurgienne m’a tout expliqué concernant la maladie, notamment que cela pouvait simplement être une récidive. L’acceptation a été plus facile grâce aux professionnels de santé : j’ai passé le cap de la douleur parce qu’ils m’ont suivi avec douceur et traitée d’égal à égal. Cet accompagnement m’a permis de me rendre compte de la situation et de me préparer mentalement à perdre mon sein : tous les jours et jusqu’à l’opération, je le caressais en lui disant au revoir.
Le choix de la mammographie en ambulatoire
Quand on m’a annoncé la date de mon opération et que j’ai su que j’allais pouvoir rentrer le soir, j’ai été soulagée. A la différence de l’hôpital qui peut s’avérer parfois triste, j’allais être avec ma famille, chez moi. Cela n’a pas empêché qu’après mon opération, les infirmières prennent soin de moi et vérifient que tout allait bien avant de me laisser rentrer.
Le fait de rester le moins possible à l’hôpital m’a aidé : j’ai eu beaucoup d’appels de mes proches pour savoir comment j’allais ou encore des visites à domicile. Cette présence et ce soutien massif n’auraient pas pu exister à l’hôpital, dans la mesure où nous vivons tous loin du Centre Léon Bérard.
Après l’opération, j’avais envie d’aller de l’avant. J’avais peut-être un sein en moins, mais tout s’était tellement passé avec douceur que je me demandais presque si c’était réellement arrivé. Je n’ai pas du tout vécu un drame comme je l’imaginais ; au contraire, j’ai été très entourée par ma famille si bien qu’on me demandait presque trop souvent comment j’allais !
Mon combat contre le cancer ne s’arrête pas à la mastectomie : 12 chimiothérapies sont programmées et les traitements médicamenteux vont durer encore 5 ans, mais je me sens prête. Pour les gens autour de moi, ma famille et tous les malades qui luttent chaque jour, j’ai envie d’être positive et de garder la tête haute.
J’aimerais dire à toutes ces femmes qu’il faut impérativement se faire dépister. À tout âge, il faut prendre soin de soi parce que la santé, malheureusement, n’attend pas.
Et surtout, il est important de ne pas baisser les bras : on est parfois surpris de tout l’amour qu’on reçoit une fois le diagnostic posé…. Il y a tant de choses qui valent la peine de se battre !
- Hôpital
La mastectomie en ambulatoire en vidéo !
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- 10 mai
Reconstruction mammaire & cancer du sein : nos experts répondent à vos questions
Suite à notre webinaire consacré à la reconstruction mammaire et au cancer du sein du mardi 13 avril dernier, nous avons reçu de nombreuses interrogations auxquelles nous n'avons pas pu répondre. Dans ce cadre, le Dr Mesdag, chirurgien sénologue au CLB et le Dr Frobert, chirurgien plasticien au CLB répondent à toutes vos questions dans cet article. Rencontres.
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