Témoignage d'Alison sur son parcours d'arrêt du tabac

Alison salariée CLB

Alison a fumé pendant plus de 8 ans. Elle a arrêté à l'occasion du Mois sans tabac, en novembre 2019. Rencontre. 

Mon histoire avec le tabac

Fumeuse pendant 8-9 ans. Ex-fumeuse depuis novembre 2019.
Aucune réelle tentative d’arrêt avant Novembre 2019 : le manque de nicotine influençait trop mes états d’âme/émotions (impatience, irritabilité, stress). 
Les cinq premières années j’ai fumé des cigarettes industrielles (prêtes à être consommées). Voyant que d’année en année, ma consommation augmentait (et le prix), je suis passée au tabac à rouler. Dans un premier temps, cela m’a fait réduire ma consommation (goût plus fort, dose plus importante par cigarette). Puis progressivement ma consommation a augmenté à nouveau (jusqu’à 15, parfois 20 cigarettes roulées par jour). 
J’ai plusieurs fois pensé à arrêter sans jamais me laisser l’opportunité d’essayer. J’ai seulement réduit la quantité fumée, régulièrement, pendant de courts laps de temps, mais très vite je revenais à mon rythme de croisière (pause cigarette toutes les 2h). 
J’étais étudiante et me disais tout le temps : j’arrêterai quand je commencerai une nouvelle année scolaire ; je continuais malgré tout, avec en tête la deadline des 30 ans. 
J’ai donc saisi l’opportunité quand j’ai fini mes études et ai commencé à travailler (j’ai respecté ma deadline puisque j’ai 27 ans !). J’ai clairement vu le moment opportun pour moi car c’était la fin d’un cycle et le début d’un nouveau, donc plus facile d’adopter un nouveau comportement. 
 

LA méthode qui a marché pour moi

Etant donné que j'ai profité de la césure entre ma vie étudiante à la faculté et ma vie professionnelle, c’était maintenant ou jamais, c’est-à-dire qu’il fallait que ce changement s’opère en même temps que tous les autres changements de vie, je n’avais donc pas le droit à l’erreur ! Alors l’unique solution, à mon sens, était d’être guidée, accompagnée et suivie par un médecin, un tabacologue. 

Ce qui m’a le plus aidé

Me sentir accompagnée en premier lieu. 
Mais également le fait de procéder en 2 étapes : d’abord on a les patchs, donc on ne gère pas le côté biologique de la dépendance, on apprend seulement à gérer la frustration du point de vue des habitudes/de la gestuelle (je bois un café donc je fume, je sors de table donc je fume…J’ai remarqué que ma vie était complètement rythmée par mes pauses cigarette… !). 
Et ensuite, en fait il n’y a pas vraiment de 2ème étape justement ; elle est insidieuse, elle se fait toute seule, progressivement sans qu’on s’en rende compte, sans effort. C’est le travail du patch. Notre corps se détache du besoin de nicotine doucement mais sûrement. 
Du coup on a appris a géré qu’un seul pan de la dépendance (au lieu des 2 en même temps lorsqu’on essaie tout seul). 
Ce n’était pas toujours évident quand même et pour gérer plus facilement mes envies/habitudes, j’ai déconstruit mes habitudes. Au lieu de boire un café après le repas et de profiter du petit rayon de soleil, je reprenais directement le travail/mes activités et je prenais ma pause café à distance du repas (30 min/1h). 
 

Ce qui reste difficile

Pas grand-chose. L’envie vient rarement et quand elle vient, elle reste une milliseconde en tête… Mais je pense aussitôt à tout ce que j’ai traversé et je n’ai pas envie d’anéantir un an de travail en une seconde. 

Le plus important pour moi

Je pense pouvoir dire que j’ai réussi mon pari (même si je devrais toujours faire attention) ! Je me sens mieux et me rends compte à quel point l’odeur de la cigarette (et du tabac froid) est nauséabonde...

Mon conseil ou ma recommandation

Je pense que saisir les césures et changements de vie (passage étude-travail, changement de travail, de ville ou simplement un déménagement…) sont des moments opportuns pour tous car on peut plus facilement mettre de côté des vieilles habitudes comme le tabac. 
Et ne pas hésiter à se faire accompagner car on a 2 béquilles : le patch et le tabacologue.

Le regard du tabacologue

Le Dr Dominique Triviaux, tabacologue au Centre Léon Bérard, nous donne son regard sur le parcours d'Alison

dr triviaux

BRAVO pour cette belle victoire ! Le témoignage d’Alison illustre bien l’apport d’un traitement de substitution nicotinique adapté qui permet de sortir «en douceur » de cette dépendance. Les changements de rythme de vie (vacances, changements professionnels) ou les déménagements offrent d’excellentes opportunités pour envisager un sevrage tabagique ; on met en place de nouvelles habitudes, de nouveaux rituels…

  • culture tabac
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