Développée par la medtech lilloise Lattice Medical, cette solution innovante de bioprothèse propose une reconstruction autologue avec une chirurgie moins invasive et plus naturelle que les solutions actuelles. Lors de l’intervention chirurgicale, le lambeau graisseux est prélevé à proximité du sein et inséré dans la bioprothèse. Le lambeau se développe au fil du temps tandis que, parallèlement, grâce aux matériaux qui la composent, la bioprothèse se résorbe progressivement. A terme, la patiente retrouve un volume mammaire autologue, en absence de tout corps étranger. Le sein sera alors naturellement reconstruit.
Le Centre Léon Bérard fait partie des cinq hôpitaux en France à participer à l’étude clinique TIDE, coordonnée par le Pr Pierre Guerreschi, chirurgien reconstructeur au CHU de Lille
L’inclusion des patientes dans la phase pilote de l’étude s’est terminée avec l’intervention réalisée par le Dr Dammacco, chirurgienne reconstructrice au sein de l’unité de sénologie, et le Pr Guerreschi, au Centre Léon Bérard, le 3 mars dernier. A l’issue des 6 mois d’observation des patientes de la phase pilote, une 2e phase d’inclusion débutera en fin d’année 2025. L’étude TIDE se poursuivra jusqu’en 2029 pour un suivi de toutes les patientes pendant 3 ans.
Les avantages pour les patientes
L’implantation de cette bioprothèse est innovante dans le domaine de la reconstruction car elle combine deux techniques : la prothèse et la reconstruction autologue à partir d’un prélèvement de graisse de la patiente. Ainsi, une seule cicatrice sera nécessaire pour réaliser cette reconstruction. Au contraire d’un implant mammaire classique, il ne sera pas nécessaire de changer cette bioprothèse au bout de plusieurs années puisque celle-ci se résorbe au profit du tissu graisseux.
Dr Délia Dammacco, investigatrice principale de l’étude au Centre Léon Bérard pour la grande région.
« Si cet essai est concluant, les patientes souhaitant une reconstruction après un cancer du sein ou lors d’une chirurgie prophylactique auront un nouveau choix possible. Cette technique peut être révolutionnaire ! »

Cet essai est ouvert aux inclusions selon des critères particuliers : il sera proposé par les chirurgiens du CLB aux patientes touchées par un cancer du sein qui n’ont pas de traitements complémentaires de radiothérapie, ou dans le cadre d’une chirurgie prophylactique unilatérale (mastectomie préventive) ou de remplacement d’un implant silicone (conversion).
L’objectif principal de l’essai est de valider la sécurité de ce dispositif et d’évaluer la performance de cette technique innovante de reconstruction mammaire.
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