Dans le cadre de sa coopération avec le Centre Antoine Lacassagne de Nice depuis 2014, le Centre Léon Bérard (CLB) coordonne cet essai au niveau national. Le Pr Vincent Grégoire, chef du département de radiothérapie, est le médecin coordonnateur français de l’étude clinique. Le Dr Jessica Serrand assure la prise en charge de ces patients pour le CLB et son antenne de Villefranche-sur-Saône.
PROTECT : un essai clinique d’envergure européenne
L'essai PROTECT inclut 12 centres de protonthérapie, 17 partenaires universitaires, deux partenaires industriels de premier plan en protonthérapie et plus de 30 sites d'essais cliniques dans huit pays. Ce projet a reçu entre autres un financement européen de l'Innovative Medicines Initiative (IMI).
Cet essai s’intéresse au cancer de l'œsophage actuellement traité par chimio-radiothérapie pré-opératoire et chirurgie, et où la protonthérapie n’est pas une indication validée. Or, il s’agit d’une maladie complexe pour laquelle les effets secondaires liés aux différents traitements sont très importants (infections, mortalité aiguë de 10% dans les trois mois qui suivent l’opération…). La protonthérapie a comme avantage majeur de limiter grandement l’irradiation des tissus sains aux alentours du volume tumoral (voir Figure).
Dans ce contexte, l’essai veut donc montrer les avantages potentiels de la protonthérapie (par rapport à la radiothérapie classique) dans le cadre d’un parcours de traitements composé de radiothérapie, de chimiothérapie et de chirurgie.
Pendant cinq ans, ce sont 396 patients qui participeront à cette étude randomisée : 198 recevront des protons et 198 des photons (radiothérapie par faisceaux de lumière). Les deux bras auront la même chimiothérapie. L’objectif est de démontrer 10% de complications pulmonaires pour les patients traités par photons. Les premiers patients seront inclus début 2022.
Qu'est-ce-que la protonthérapie ?
La protonthérapie est une technique innovante en radiothérapie. Elle permet d’épargner presque totalement les tissus sains du site à traiter, tout en donnant une dose très élevée à la zone ciblée. Ce traitement de très grande précision est rendu possible grâce à la particularité unique des protons. Il est particulièrement adapté à la radiothérapie pédiatrique, à certaines tumeurs cérébrales et certains sarcomes.
Pr Vincent Grégoire, chef du département de radiothérapie du CLB
Le Centre Léon Bérard participe à cet essai clinique européen pour contribuer à développer les indications de protonthérapie en France. Il s’agit d’une technique de pointe, ultra-précise, qui limite les effets secondaires et qui permet de traiter des tumeurs situées à proximité d’organes » explique-t-il.
Une coopération de longue date avec le Centre Antoine Lacassagne de Nice
Le Centre Antoine Lacassagne et le Centre Léon Bérard ont signé en 2014 un protocole de coopération pour la prise en charge par protonthérapie des patients relevant de cette technique de pointe. Ainsi, ce sont entre 50 et 60 patients du CLB qui se rendent à Nice chaque année pour leur traitement. Pendant le temps du traitement, les patients sont hébergés soit en hospitalisation soit dans le cadre d’un hébergement alternatif à l’hospitalisation.
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Le département de radiothérapie
La radiothérapie est un traitement locorégional des tumeurs cancéreuses.
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Pour ce traitement, on utilise un appareil appelé accélérateur