Monique Dubrez : « J’ai commencé la réflexologie en 2015. Je me suis formée à l’école de réflexologie thérapeutique totale « Faure Alderson » à Paris. Il s’agit d’une formation poussée sur la physiologie et l’anatomie. J’exerce au Centre Léon Bérard 1 jour par semaine, en priorité dans 3 services dont celui des soins palliatifs. »

M. D. : « La réflexologie plantaire est une méthode dite « holistique », qui prend tout l’être en compte. Son but est d’aider la personne à retrouver un équilibre entre les différents systèmes (le système cardiovasculaire, digestif, lymphatique etc…). Le reflexologue est un stimulateur, qui travaille en conscience, en profondeur. Même si nous ne touchons que les pieds, nous travaillons sur des points de projection de tous les organes du corps, de manière anatomique. Nous stimulons le corps en mobilisant les tissus par un travail appuyé. Cette stimulation envoie des ondes électromagnétiques qui remontent par les fibres sensitives jusqu’au cerveau de la personne, qui traite elle-même l’information comme elle le souhaite. En cancérologie, la réflexologie plantaire a des bienfaits sur la douleur physique, mais aussi mentale (angoisses et stress liés à la douleur), ainsi que sur les nausées, liées également au stress. »

M. D. : « À mon arrivée dans les services de soins, j’échange avec les équipes médicales et elles m’orientent vers des patients qui auraient besoin, selon elles, d’une intervention de ma part. Il s’agit souvent de patients très stressés ou très douloureux. Je peux être amenée à travailler dans d’autres services ponctuellement. Un soin dure en moyenne 45 minutes. Je peux effectuer environ 7 soins par jour. Une fois dans la chambre du patient, je lui demande comment il se sent aujourd’hui et je commence assez rapidement le soin, car je connais déjà le contexte grâce à l’équipe médicale. À la fin, j’applique de l’huile d’arnica, car le corps a été très sollicité. Les patients sont souvent un peu fatigués après les soins. Fatigués mais détendus. »

M.D. : « Le premier ressenti est souvent une très grande détente. D’ailleurs, beaucoup de patients s’endorment pendant le soin. Certains ont du mal à lâcher prise mais ce n’est pas la majorité. La plupart des personnes sont réceptives et parfois les effets sont magiques et vraiment surprenants. Je pense par exemple à une patiente avec laquelle l’équipe médicale était en difficulté. Je suis rentrée dans la chambre pour lui proposer le soin, elle m’a dit d’essayer, sans aucune conviction. Dès les premières manipulations, j’ai vu la détente sur les traits de son visage. À la fin du soin elle ne voulait plus que je m’arrête. Ce travail me demande beaucoup d’énergie mais il est très gratifiant. Les patients en font un retour extrêmement positif. »