La Fondation Bettencourt Schueller a révélé le mardi 22 novembre dernier, le premier palmarès d’Impulscience®, son nouveau programme de soutien aux chercheurs en sciences de la vie. La cérémonie a eu lieu en présence de Françoise Bettencourt Meyers, présidente de la Fondation Bettencourt Schueller, et des Pr Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie et marraine du programme Impulscience®, Gilles Bloch, Président-directeur général de l’Inserm et André Le Bivic, directeur de l’Institut des sciences biologiques du CNRS.
La Fondation Bettencourt Schueller attribue à travers ce programme, son soutien à 7 chercheuses ou chercheurs en milieu de carrière, afin de soutenir cette étape cruciale pour le développement de leurs projets de recherche.
Elle s’engage ainsi à accompagner financièrement chacun de ces chercheurs pendant une durée de 5 ans, à hauteur de 2,3 millions d’euros, une somme qui couvre le programme de recherche, une prime personnelle pour le chercheur et la prise en charge des frais de gestion.
Un chercheur basé au Centre Léon Bérard parmi les lauréats
Le Dr Fabrice Lavial, chercheur en cancérologie, directeur de recherche Inserm au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, travaille sur le site du Centre Léon Bérard.
Il a été récompensé du prix Impulscience® pour ses recherches sur les mécanismes génétiques qui permettent de garder les bénéfices de la reprogrammation cellulaire tout en évitant le risque de développer un cancer.
Comprendre ces mécanismes et ces risques serait une avancée considérable pour la médecine régénérative.
Le chercheur et son équipe s’intéressent particulièrement au cancer du poumon.
Pour soutenir ce programme de recherche ambitieux, Fabrice Lavial bénéficiera donc du soutien financier de la Fondation Bettencourt Schueller, à hauteur de 2,3 millions d’euros durant les 5 prochaines années.
Plus d'infos sur l'étude du Dr Lavial :
Lors du développement, les cellules souches se différencient (ou se transforment) en cellules spécialisées, c'est à dire avec des programmes d'expression génique propres à chaque type de cellule. Ces nouvelles caractéristiques sont censées rester au cours des divisions. Pourtant, il est possible d’"effacer" ce processus de différenciation en utilisant certains facteurs, qui vont donner à nouveau aux cellules leurs caractéristiques de cellules souches. Ce processus est appelé "la reprogrammation cellulaire".
Ce processus pourrait permettre par exemple de prendre des cellules de la peau, les reprogrammer pour obtenir des cellules souches, puis les programmer à nouveau en cellules de cerveau. Le potentiel thérapeutique de ce type de procédé est immense.
Mais il faut prendre tout cela avec précaution. En effet, en plus d’augmenter la capacité de régénération de certains tissus, la reprogrammation peut provoquer certaines maladies où la multiplication des cellules est incontrôlée : les cancers.
Les mécanismes moléculaires déclenchés par la reprogrammation doivent donc être étudiés et mieux compris pour éviter le développement de ces maladies.
Il faut savoir que le processus de reprogrammation présente des similitudes avec le cancer, comme le fait de donner aux cellules la capacité de s’autorenouveler, de résister au vieillissement et à la mort cellulaire. Mais à ce jour, les gènes impliqués dans ces deux processus ont été très peu étudiés.
La dotation Impulscience va donc permettre à l’équipe de Fabrice Lavial, basée sur le site du Centre Léon Bérard, d'étudier ces mécanismes. Les chercheurs vont comparer et étudier les profils d’expression génique de cellules reprogrammées et de cellules cancéreuses, notamment dans le cas du cancer du poumon. L'objectif : trouver le programme moléculaire permettant aux cellules d’acquérir la capacité de se reprogrammer et déterminer le point critique à ne pas dépasser pour ne pas devenir cancéreuses.