Que faire lorsqu’on apprend que l’on a un cancer et que l’on travaille dans une entreprise de moins de 250 salariés où chacun se connait plus ou moins ? Doit-on en parler à son employeur, à ses collègues, quels sont les droits des patients en matière d’emploi ? De nombreux dispositifs d’accompagnement existent (visite de pré-reprise, temps partiel thérapeutique, RQTH…) mais les 31 entreprises et 38 salarié(e)s touché(e)s un cancer qui ont participé à l’étude disent toutes et tous l’importance de relations de qualité. Mais de quoi s’agit-il ?
Un employeur témoigne : "Je me suis adapté à ma collaboratrice, il faut de la proximité, de la bienveillance, une écoute chaleureuse." Au contraire, une patiente ayant participé à l’étude est plus dubitative sur sa relation avec son employeur : "J'ai constaté de la maladresse dans la façon de s'adresser à moi durant mon arrêt maladie. J'avais un mot avec mon bulletin de paye et quand je le lisais cela ressemblait presque à un avis de décès."
Une relation de qualité se construit avec délicatesse
Selon l’association Entreprise et Cancer, nos relations sont faites de distance, nécessaire à la différenciation, et de proximité nécessaire à la compréhension et au soutien. Dans une relation de qualité chacun :
- accorde de l’importance à l’humain avant d’en accorder aux rôles sociaux
- s’engage dans un dialogue, un échange, une meilleure compréhension
- cherche à dissiper le malentendu
Nous comptons alors les uns pour les autres et les uns sur les autres. Cependant, une personne touchée par un cancer ne va pas forcément oser le dire à son employeur. "Je suis incapable de me mettre dans la tête de quelqu'un qui est concerné ", témoigne un employeur. Il parait donc essentiel que le salarié tente de donner son ressenti.
Zoom sur les principaux résultats de l’étude "Cancer et travail : une étude sur l’importance de la qualité des relations au sein des entreprises de moins de 250 salariés"
Parmi les 38 salariés interrogés, 67,9% ont été en contact avec leur manager direct et 64,9% n’ont jamais eu de contact avec les ressources humaines pendant leur arrêt maladie. Au moment d’envisager la reprise du travail, il ne faut pas sous-estimer sa fatigue, ni surestimer ses capacités. En amont, il est intéressant de rencontrer le service des ressources humaines, le médecin du travail et le supérieur hiérarchique pour préparer au mieux son retour. Or, 54,1% des salariés interrogés n’ont pas eu de visite de pré-reprise avant leur retour au poste.
Du côté des entreprises, il est intéressant de mettre en avant que 58,1% d’entre elles affirment que leur salarié, touché par un cancer, a eu un contact avec les ressources humaines pendant l’arrêt maladie. Une très grande majorité des entreprises interrogées (60,7%) ne connaissent pas l’ensemble des dispositifs mis à leur disposition pour les aider dans l’accompagnement de leurs salariés.
L’information des entreprises et des salariés est donc primordiale pour permettre à chacun d’appréhender au mieux le retour au travail.
Une matinée avec plusieurs conférences
Des experts du Centre Léon Bérard ont animé 3 conférences sur des thèmes liés au retour au travail après un cancer
- La gestion de la fatigue, animée par le Dr Philippe Marijnen, médecin du sport, et Antonin Poullet, enseignant en activité physique adaptée.
- L'image de soi, animée par Aurélie Delabre, socio-esthéticienne
- La désinsertion professionnelle, animée par Marion Chrysostome et Véronique Jouvel, assistantes sociales, en collaboration avec la CARSAT Auvergne-Rhône-Alpes.
Retrouvez leurs différentes présentations en téléchargement. Merci de respecter le droit d'auteur en cas d'utilisation.