Traitements - Cancer du foie

Le traitement du cancer du foie dépend de plusieurs facteurs, notamment le stade du cancer, l'état général du patient, la fonction hépatique et la présence de comorbidités. Il existe différentes approches thérapeutiques visant à traiter le cancer du foie, que ce soit par chirurgie, traitements locaux, chimiothérapie ou transplantation hépatique. La prise en charge est souvent personnalisée et nécessite un suivi médical étroit pour garantir l’efficacité des traitements. Il est également essentiel de prendre en charge la cause sous-jacente de l'hépatopathie, telle que l'hépatite virale, la stéatohépatite ou la consommation excessive d'alcool, afin d'éviter la progression de la maladie.


 Quels sont les traitements du cancer du foie ?


Les traitements du cancer du foie dépendent du stade de la maladie et de l’état général du patient :

  • Chirurgie du foie : la résection hépatique ou la transplantation hépatique sont les traitements curatifs possibles pour les formes localisées.
  • Chimioembolisation (TACE) et radioembolisation (SIRT) : ces techniques loco-régionales visent à détruire la tumeur sans toucher les tissus sains.
  • Ablation par radiofréquence : une procédure utilisée pour détruire les petites tumeurs.
  • Thérapies ciblées (comme le sorafénib) et l’immunothérapie pour les formes plus avancées.
     

Les hépatocarcinomes (ou Carcinomes hépatocellulaires, CHC) : prise en charge et traitements


Les hépatocarcinomes (ou Carcinomes hépatocellulaires - CHC) sont les cancers primaires du foie les plus fréquents. La prise en charge de ces cancers repose sur le stade de la maladie, les caractéristiques du patient, ainsi que la fonction hépatique résiduelle.


En cas de maladie localisée :


Lorsqu'une lésion cancéreuse est localisée et peut être enlevée, la chirurgie reste le traitement de choix. La résection hépatique permet d'ablationner la tumeur et une portion de foie. Si la chirurgie est pratiquée avec succès, une chimiothérapie adjuvante n'est pas systématiquement indiquée. Dans les cas où la maladie est non opérable, plusieurs traitements locaux peuvent être envisagés pour contrôler la tumeur et réduire sa taille. 

 

Ces traitements incluent :

  • Chirurgie hépatique : En cas de résection chirurgicale possible, le cancer peut être enlevé en totalité, lorsque cela est faisable sans endommager une portion trop importante du foie.
  • Traitements de radiologie interventionnelle :

Chimio-embolisation (TACE) : Cette procédure consiste à injecter des particules chargées de chimiothérapie dans les artères nourrissant la tumeur pour les obstruer, ce qui empêche l'alimentation en sang et administre directement le traitement à la tumeur.

Radio-embolisation (TARE) : Cette méthode utilise des billes chargées de particules radioactives, qui sont envoyées dans les artères de la tumeur pour l’irradiation ciblée.

Thermoablation (radiofréquence) : Une technique qui chauffe et détruit les cellules cancéreuses en utilisant des ondes radio ou micro-ondes à haute fréquence.

 

Ces traitements de radiologie interventionnelle peuvent être réalisés de manière mini-invasive, sous anesthésie locale ou générale selon le cas et la localisation de la tumeur.

 

  • Traitements de radiothérapie externe : 

Radiothérapie conformationnelle (IMRT) : Cette technique permet de délivrer des doses d'irradiation modifiées et précisément ciblées, minimisant les effets sur les tissus sains tout en augmentant l'intensité sur la tumeur.
Cyberknife : Un système de radiothérapie de haute précision qui permet de traiter la tumeur en délivrant des rayonnements directement à la cible tout en préservant les tissus environnants.


En cas de stades avancés :


Lorsque l'hépatocarcinome atteint un stade avancé (y compris des métastases ganglionnaires, osseuses, pulmonaires ou péritonéales), un traitement systémique devient nécessaire. Les traitements par voie sanguine sont utilisés pour cibler les cellules cancéreuses à distance. Depuis juillet 2020, la prise en charge de première ligne des hépatocarcinomes métastatiques repose sur l’association de l'immunothérapie (atezolizumab) et de l'anti-angiogénique (bevacizumab), qui aide à bloquer l'apport sanguin à la tumeur. D'autres lignes de traitement, incluant des médicaments oraux, peuvent être envisagées en cas d'échec du traitement initial. Le traitement spécifique contre le cancer ne peut être envisagé que si le patient présente une fonction hépatique suffisante et un état général favorable pour supporter les thérapies.

Modélisation 3D du foie : une approche personnalisée au Centre Léon Bérard

Au Centre Léon Bérard, la modélisation 3D du foie permet d’adapter les traitements du cancer du foie en fonction des spécificités anatomiques de chaque patient.
Cette technologie repose sur l’analyse des données d’imagerie (scanner, IRM) pour créer une représentation numérique du foie, permettant aux équipes médicales de planifier la chirurgie et de cibler les traitements comme la radiothérapie ou l’ablation percutanée avec précision.
Les patients du Centre Léon Bérard reçoivent également un PDF 3D personnalisé contenant leur propre anatomie, facilitant la compréhension de leur état de santé et du traitement proposé.
 

Elle améliore également la communication avec les patients, qui peuvent visualiser leur traitement et mieux comprendre leur parcours de soins. Ainsi, la modélisation 3D permet une prise en charge personnalisée, augmentant l’efficacité des traitements et réduisant les risques.
 

Cholangiocarcinomes intra-hépatiques : prise en charge et traitements


Les cholangiocarcinomes intra-hépatiques sont des cancers des voies biliaires qui se forment à l’intérieur du foie. Le traitement dépend de la localisation et du stade de la maladie.


En cas de maladie localisée :


Lorsque la lésion cancéreuse est localisée et opérable, la chirurgie reste la méthode de traitement privilégiée. Une résection hépatique (ablation de la tumeur et d'une portion du foie) peut être envisagée. Après l’intervention chirurgicale, une chimiothérapie adjuvante est souvent recommandée pour éliminer les cellules cancéreuses restantes. Le traitement adjuvant standard inclut la capécitabine, une chimiothérapie orale, administrée pendant 6 mois.


Dans les cas où la maladie n'est pas opérable, des traitements localisés peuvent être proposés. Ces traitements peuvent inclure des techniques de radiologie interventionnelle et de radiothérapie, bien que ces méthodes ne soient pas toujours utilisées en première intention pour les cancers des voies biliaires.

Les options comprennent :

  • Radio-embolisation (TARE) : Technique qui consiste à envoyer des billes chargées de particules radioactives pour obstruer les artères nourrissant la tumeur, l'irradiant ainsi de manière ciblée.
  • Thermoablation (radiofréquence, micro-ondes) : Méthode qui détruit la tumeur en utilisant des ondes de radiofréquence ou des micro-ondes pour générer de la chaleur à haute température.
    Des techniques de radiothérapie peuvent aussi être envisagées, telles que :
  • Radiothérapie conformationnelle (IMRT) : Technique de radiothérapie de haute précision qui module l’intensité des faisceaux pour concentrer l’irradiation sur la tumeur tout en minimisant l'impact sur les tissus sains.
  • Cyberknife : Dispositif permettant de réaliser des traitements de radiothérapie avec une grande précision.


Ces traitements peuvent être réalisés de manière mini-invasive, sous anesthésie locale ou générale, selon le cas.


En cas de stades avancés :


Lorsque la maladie est à un stade avancé ou métastatique, le traitement repose principalement sur la chimiothérapie, qui a été récemment améliorée grâce à l'ajout de l'immunothérapie. L'étude TOPAZ a démontré l'efficacité de l'association entre l'immunothérapie (atezolizumab) et un traitement anti-angiogénique (bevacizumab) en première ligne pour les hépatocarcinomes métastatiques. Cette combinaison permet d'optimiser le contrôle tumoral et d'améliorer le pronostic des patients.
 

En complément de ces traitements, les biothérapies ciblées ont également montré des résultats prometteurs dans certains cas. Les progrès récents en biologie moléculaire ont permis d’identifier des anomalies génétiques, telles que les mutations IDH1 ou les anomalies FGFR2, qui peuvent être traitées avec des médicaments spécifiques visant à bloquer ces mutations et améliorer ainsi l'efficacité du traitement.