L’idée est donc, avec l'immunothérapie, de réactiver et « booster » le système immunitaire — les lymphocytes T — pour que celui-ci s’attaque encore plus efficacement aux cellules tumorales.
Dans cette approche, le système immunitaire est vu comme un médicament, non pas chimique mais naturel.
L’immunothérapie est en fait une nouvelle forme de thérapie ciblée qui vise soit la cellule tumorale soit les cellules immunitaires. Dans le premier cas, essentiellement pratiqué entre proposés entre les années 1990 et 2010, des anticorps « monoclonaux » sont utilisés pour s’attaquer à l’anomalie moléculaire de la tumeur. Dans le second cas, ce sont les acteurs du système immunitaire qui sont visés et que l’on tente de réactiver par le biais d’anticorps immunorégulateurs ou de molécules chimiques (adjuvantes).
Depuis 2010, la recherche se développe essentiellement sur cette cible.
Immunothérapie et Recherche fondamentale
Les équipes de recherche du Centre Léon Bérard et du Centre de recherche en cancérologie de Lyon mènent différentes recherche dans le domaine de l’immunothérapie.
Un des trois départements du CRCL, Immunité Virus et Inflammation, s’intéresse tout particulièrement à ces mécanismes. Les scientifiques cherchent à réveiller les armes naturelles du patient afin d’utiliser ses propres cellules comme nouvelle voie de traitement.
L’immunothérapie est en fait une nouvelle forme de thérapie ciblée qui vise soit la cellule tumorale soit les cellules immunitaires. Dans le premier cas, essentiellement pratiqué entre proposés entre les années 1990 et 2010, des anticorps « monoclonaux » sont utilisés pour s’attaquer à l’anomalie moléculaire de la tumeur. Dans le second cas, ce sont les acteurs du système immunitaire qui sont visés et que l’on tente de réactiver par le biais d’anticorps immunorégulateurs ou de molécules chimiques (adjuvantes). Depuis 2010, la recherche se développe essentiellement sur cette cible.
2 exemples de recherche clinique en immunothérapie
Côté recherche clinique, c’est-à-dire la recherche proposée au chevet du patient, plusieurs traitements innovants sont proposés.
- Chemoimmune : immunothérapie dans les cancers du sein CHEMOIMMUNE est une étude de phase II, coordonnée par le Dr Olivier Tredan, oncologue médical du CLB. Elle vise à évaluer l’efficacité de l’immunothérapie chez des patientes atteintes de cancers du sein. 36 patientes seront incluses dans cette étude ouverte dans cinq autres centres français investigateurs.
- ISI-JX : Une nouvelle stratégie en immunothéraphie in situ. L’essai de phase précoce ISI-JX est une étude de phase I d’escalade de dose, évaluant une nouvelle stratégie d’immunothérapie in situ. Il permettra de déterminer la dose recommandée, d’évaluer l’activité anti-tumorale induite et de confirmer la tolérance des traitements administrés. Il est issu des travaux menés sur le site du CLB, au sein du Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL)
3 questions à Maurice Pérol
oncologue médical au Centre Léon Bérard
On parle de révolution de l'immunothérapie dans le traitement des cancers, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
L'immunothérapie diffère des autres traitements du cancer par le fait qu'elle ne cible pas directement les cellules cancéreuses mais le système immunitaire du patient. Les traitements utilisés actuellement visent à libérer ou rétablir l'action développée par le système immunitaire du patient contre sa tumeur, afin de la réduire, voire de l'éliminer du fait de la "mémoire" propre au système immunitaire capable de reconnaître et d'éliminer une éventuelle résurgence des cellules cancéreuses. Nous vivons actuellement le début d'une véritable révolution thérapeutique qui devrait toucher à terme de nombreux types de cancer, grâce au développement de nombreux médicaments visant à utiliser les propres défenses immunitaires du patient pour lutter contre la tumeur.
Quelles sont les spécificités de l'immunothérapie ?
Les traitements récemment développés cherchent à inhiber le contrôle qu'exercent les cellules cancéreuses sur le système immunitaire du patient. Ce faisant, il est possible d'obtenir des réductions tumorales importantes, parfois des rémissions qui sont beaucoup plus prolongées que celles obtenues par les traitements traditionnels. Malheureusement, seule une proportion encore minoritaire des patients répond à l'immunothérapie (ce sont les patients dont le système immunitaire reconnaît effectivement les cellules cancéreuses comme étrangères à l'organisme et cherche à les détruire) et nous travaillons actuellement à augmenter cette proportion. La tolérance des traitements est en règle générale bonne bien qu'une minorité de patients peut voir apparaître des réactions appelées "auto-immunes", signifiant que la stimulation excessive du système immunitaire peut entraîner des dommages sur les propres organes du patient.
Dans quels types de cancer est utilisée l'immunothérapie et à quel stade de la maladie ?
Actuellement, l'immunothérapie est utilisée en pratique courante dans le traitement des stades avancés des mélanomes et des cancers du poumon. Elle est développé dans de nombreuses autres tumeurs telles que les cancers du rein, les cancers de vessie, les cancers ORL, la maladie de Hodgkin, les cancers du sein … et devrait à terme jouer un rôle majeur dans la prise en charge de la majorité des tumeurs, y compris dans les stades plus précoces.
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Immunothérapie et cancers digestifs : 3 questions au Dr Christelle de la Fouchardière
Vous vous posez des questions sur l'immunothérapie dans les cancers digestifs ? Le Dr Christelle de la Fouchardière répond à nos questions.
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