L'équipe de curiethérapie du Centre Léon Bérard
Le service de radiothérapie du centre Léon Bérard développe depuis sa création une activité et une expertise de curiethérapie permettant de réaliser l’ensemble des modalités (iode, projecteur de source PDR et HDR) de celle-ci et de traiter toutes les indications reconnues.
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- La Curiethérapie au CLB en 2020
Qu'est-ce que la curiethérapie ?
La curiethérapie est une modalité de radiothérapie qui consiste à mettre une « source radioactive » (qui émet des rayons X) directement au contact ou à l’intérieur de la tumeur.
La curiethérapie est essentiellement utilisée pour le traitement des cancers mais peut également être utile pour certaines lésions bénignes (cicatrices chéloïdes).
Cette technique peut être utilisée seule (par exemple pour certains cancers de la prostate) ou peut être associée à une radiothérapie « externe », et/ou à une chirurgie et des traitements médicamenteux.
La curiethérapie au Centre Léon Bérard
La curiethérapie au Centre Léon Bérard, c’est avant tout une équipe de professionnels (assistante médicale, infirmières, aide soignantes, manipulateurs en électroradiologie, physiciens et médecins) experte pour la prise en charge de ce traitement (information, accueil, réalisation du geste « technique » et du traitement, accompagnement lors du séjour au CLB et pour la surveillance ultérieure). Le Centre Léon Bérard dispose d’une unité d’hospitalisation comportant des chambres dédiées à la curiethérapie avec deux chambres équipées d’un « projecteur de source PDR* », utilisé notamment pour le traitement des cancers du col de l’utérus et du canal anal.
L’équipe soignante (cadre, infirmières, aide soignantes, médecins) de cette unité est parfaitement formée aux soins et à la surveillance associés à la curiethérapie. Certains soignants se sont formés à des techniques de relaxation et d’hypnose, techniques qui pourront être proposées lors de certaines interventions (par exemple en complément d’une anesthésie locale) notamment lors de l’ablation de l’applicateur utilisé pour la curiethérapie. Pour certaines indications, la curiethérapie peut être réalisée en « ambulatoire » (entrée et sortie le jour même) avec une prise en charge dans un service dédié créé au Centre Léon Bérard. Le Centre Léon Bérard dispose également d’un bloc opératoire dédié à la curiethérapie, pour la mise en place sous anesthésie générale, péridurale ou locale des applicateurs nécessaires pour le traitement. Une salle de traitement, située dans le bloc opératoire est équipée d’un « projecteur de source HDR », notamment utilisé pour les curiethérapies de l’endomètre après chirurgie et pour certains cancers de la prostate et du col de l’utérus. Certaines interventions peuvent également être faites à l’extérieur du Centre Léon Bérard (i.e. pédiatrie ; sein…) pour le geste opératoire (réalisé avec le chirurgien), avec une prise en charge dans les suites dans le service de Curiethérapie de notre établissement.
Comment se déroule le traitement de curiethérapie ?
L’indication de la curiethérapie, ses modalités pratiques (éventuelle hospitalisation, durée de celle-ci, modalité de l’intervention au bloc, contraintes imposées par le traitement ...), les effets secondaires, les modalités de surveillance, et les mesures éventuelles de «radioprotection» dépendent de chaque situation. Des informations détaillées vous sont données par un médecin radiothérapeute spécialisé en curiethérapie lors de la consultation. Des documents d’information sont également remis au patient En cas d’anesthésie générale (ou péridurale), une «consultation pré-anesthésie» est obligatoire avant l’intervention, et sera organisée par le secrétariat de curiethérapie.
L’intervention pour la mise en place de l’applicateur (tubes plastiques, aiguilles, applicateurs gynécologiques…) et des grains d’Iode (pour les curiethérapies de prostate) est réalisé au bloc opératoire par le médecin curiethérapeute Un scanner (et parfois une IRM) est, selon les indications, réalisé après l’intervention pour la réalisation de la dosimétrie par le physicien médical en concertation avec le médecin. La dosimétrie consiste à simuler et optimiser le traitement à partir de l’imagerie (scanner, IRM mais aussi échographie pour les curiethérapies de prostate). La durée de l’hospitalisation dépend de chaque indication, de la technique utilisée et de la dose prescrite. L’ensemble du personnel de l’équipe soignante veillera au bon déroulement et au meilleur confort possible pour ce traitement.
Certains traitements sont ou peuvent être réalisés en ambulatoire sous réserve de l’avis des médecins (curiethérapeute et anesthésiste). L’applicateur mis en place lors de l’intervention est retiré (sauf cas particuliers) dans la chambre après une simple prémédication. Des méthodes de relaxation et d’hypnose peuvent être proposées. Une surveillance d’au moins 2 à 3 heures est nécessaire avant la sortie du service. Un rendez-vous vous sera donné auprès du curiethérapeute et/ou du radiothérapeute qui a réalisé la radiothérapie externe préalable à la curiethérapie.
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Aspects techniques de la Curiethérapie
2 principaux « outils » sont utilisés en curiethérapie :
Grains d’Iode radioactifs : il s’agit de petites capsules en titane, de 5 mm de long, contenant de l’Iode radioactif, et qui vont être positionnés dans la prostate sous anesthésie.
Projecteur de source : il s’agit d’un projecteur contenant une source radioactive (Iridium, émettant des rayons X). Des « câbles » relient cette machine à l’applicateur mis en place lors de l’intervention au bloc opératoire, et la source radioactive va se déplacer automatiquement dans l’applicateur, sous forme de « séances » (ou « pulse ») d’une durée chacune de quelques minutes.
Il peut alors s'agir :
- D'un Projecteur « PDR » (Pulsed Dose Rate ou Bas Débit Pulsé) : le projecteur est positionné dans la chambre, et des séances (pulses) sont réalisées toutes les heures. Il s’agit de la technique de référence pour les curiethérapies du canal anal et du col utérin
- D'un Projecteur « HDR » (High Dose Rate ou Haut Débit de Dose) : le projecteur est positionné dans une salle dédiée au bloc opératoire. Le nombre de séances et leur fréquence dépend de chaque indication (cf. paragraphe « indications »)
Le CLB disposant de ces deux modalités, le choix entre « PDR » ou « HDR » est déterminé par le médecin pour permettre le traitement optimal à chaque patient
Radioprotection :
- Pour les grains d’Iode radioactifs, des précautions doivent être prise lors du retour au domicile
- Pour les autres curiethérapies, la radioactivité n’est présente qu’au moment des séances (quelques minutes) lors desquelles vous devez être seul dans votre chambre ou dans la salle dédiée au bloc opératoire. Aucune précaution n’est nécessaire lors du retour au domicile. - Les visites des amis et de la famille ne sont pas autorisées dans la partie du service d’hospitalisation dédiée à la curiethérapie.
Les principales indications où une curiethérapie peut être proposée
Cancers de la prostate
La curiethérapie de prostate est réalisée au CLB depuis 1999. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale (parfois péridurale). Ce traitement peut dans certains cas être réalisé en « ambulatoire » (entrée le jour de l’intervention, et sortie le soir même, après l’intervention), ou en hospitalisation courte (une ou deux nuits dans le service de curiethérapie La curiethérapie peut être proposée dans deux situations (en alternative à la chirurgie ou à la radiothérapie externe exclusive): - Curiethérapie seule avec implantation de grains d’Iode radioactif dans la prostate - Curiethérapie associée à une radiothérapie externe (et une hormonothérapie) pour les cancers plus évolués. L’irradiation est réalisée en « per-opératoire » (lors de l’intervention), à l’aide d’un « projecteur de source HDR » (une seule séance est nécessaire)
Cancers du col de l’utérus
La curiethérapie est le plus souvent réalisée 2 à 3 semaines après la fin d’une radiothérapie externe. L’intervention est réalisée au bloc opératoire sous anesthésie générale ou péridurale. Cette curiethérapie nécessite habituellement une hospitalisation de 4 à 5 jours dans le service d’hospitalisation de curiethérapie du Centre Léon Bérard. Le traitement est réalisé à l’aide d’un « projecteur de source PDR ou HDR » en fonction de chaque situation.
Cancer du canal anal
La curiethérapie est le plus souvent réalisée 2 à 3 semaines après la fin de la radiothérapie externe. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou péridurale. Cette curiethérapie nécessite habituellement une hospitalisation de 3 à 4 jours dans le service d’hospitalisation de curiethérapie du Centre Léon Bérard. Le traitement est réalisé à l’aide d’un « projecteur de source PDR » (modalité de référence dans cette indication)
Cancer de l’endomètre (utérus) après chirurgie (hystérectomie)
En complément de l’opération, une curiethérapie (utilisant un « projecteur de source HDR ») peut être nécessaire, seule (3 « séances » chacune espacées d’une semaine) ou en complément d’une radiothérapie externe (2 « séances » de curiethérapie). Sauf cas particulier, ce traitement ne nécessite aucune anesthésie et est réalisé en ambulatoire.
Cancer de la peau, des lèvres
Une curiethérapie seule peut être proposée. L’intervention consiste à mettre en place de petits « tubes plastiques » dans la tumeur. Elle est habituellement réalisée sous anesthésie locale. Des techniques d’ hypnose peuvent être également proposées. Le traitement est réalisé sous forme de « séances » de quelques minutes (2 séances par jour, sur 4 jours consécutifs) à l’aide du « projecteur HDR ». Cette curiethérapie peut être réalisée en ambulatoire
Cicatrices chéloïdes
Dans certaines indications, la curiethérapie peut être proposée pour des cicatrices chéloïdes douloureuses et disgracieuses, ayant un impact au quotidien. La curiethérapie est alors réalisée lors de l’exérèse de la cicatrice. Le traitement est réalisé avec un projecteur HDR. 3 séances sont généralement nécessaires.
Les autres indications
Une curiethérapie peut parfois être réalisée pour des cancers des bronches et de l’œsophage, pour certains cancers ORL (langue, amygdale), de la verge et du sein et certains sarcomes. - En association avec les chirurgiens pédiatres de l’HFME (Hôpital Femme Mère Enfant) et des pédiatres oncologues de l’IHOPe (Institut d’Hématologie Oncologie Pédiatrique), nous réalisons également des curiethérapies pour des cancers de l’enfant.