2 questions à Gwenaelle Garin
Gwenaelle Garin, responsable du pôle promotion des essais de phase précoce, revient sur l'intérêt de cette activité pour le Centre Léon Bérard et les patients pris en charge.
Pourquoi le CLB a-t-il souhaité développer l’activité de promotion des essais de phase précoce ou de phase I ?
La volonté du Centre Léon Bérard sur ce sujet est double. Tout d’abord, nous souhaitons permettre aux médecins et chercheurs du Centre de développer des programmes de recherche clinique impliquant des molécules en phases précoces de développement, mais qui ne font pas partie des axes de développement prioritaires des grands industriels de la pharmacie. C’est le cas notamment dans des cancers rares ou pour l’évaluation de nouvelles combinaisons de plusieurs classes thérapeutiques différentes.
Ensuite, cela permet d’accompagner le passage à la clinique de découvertes issues de la recherche fondamentale ou de transfert des équipes de recherche du CLB et ainsi de développer le continuum entre la recherche fondamentale menée au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL) situé sur le site du Centre et l’hôpital. Ce continuum a été initié par les Professeurs Thierry Philip et Alain Puisieux, il y a 30 ans.
Cette démarche est soutenue au niveau national par l’Institut national du cancer via la labellisation du CLB en tant que Centre de Phase Précoce (CLIP2) et par des appels d’offre dédiés permettant de mettre à disposition des médicaments expérimentaux fournis par les industriels pour le développement d’essais académiques de phases précoces.
Quelle est la spécificité de ce type d’études ?
Elles sont menées avec des molécules ou des combinaisons expérimentales n’ayant pas encore d’autorisation de mise sur le marché, et donc avec des exigences réglementaires et méthodologiques très strictes. Elles sont très souvent associées à des analyses biologiques exploratoires et font donc appel à des collections biologiques. Elles impliquent une forte structuration au sein d’équipes dédiées, avec une logistique complexe tant pour le promoteur que pour les centres investigateurs.
Mais au fait, qu'est ce qu'une labellisation dite CLIP² de l'INCA ?
Les CLIP² ont pour objectifs de :
- renforcer la visibilité de la recherche clinique française
- améliorer la qualité des essais cliniques de phase précoce tout en augmentant le nombre
- faciliter la mise à disposition des nouveaux médicaments pour les patients, en s’appuyant sur un réseau capable de proposer à l’ensemble des patients en France l’accès à des essais cliniques de phase précoce