Hématologie : de quoi s’agit-il précisément ?
Lorsque l’on fait référence au service d’hématologie, on évoque plus précisément le service de l’hôpital traitant des personnes ayant une hémopathie maligne, c’est-à-dire ce que l’on appelle plus couramment un cancer du sang.
En France, chaque année, ce sont 35 000 nouveaux cas d’hémopathies malignes qui sont détectés.
On peut notamment citer les leucémies aigües et les leucémies chroniques, les lymphomes (maladie de Hodgkin et lymphomes malins non-Hodgkiniens, touchant le système lymphatique) ou encore le myélome (touchant la moelle osseuse).
Au Centre Léon Bérard en 2015, 10 180 consultations d’hématologie ont été effectuées et 8% des tumeurs diagnostiquées dans notre établissement étaient des cancers hématologiques.
Aujourd’hui, la prise en charge en hématologie s’est structurée et réorganisée au sein de 2 unités d’hospitalisation au Centre Léon Bérard.
Ainsi, les patients suivis pour lymphomes et leucémies sont désormais accueillis dans deux unités particulières :
- une dédiée aux patients atteints d’un lymphome
- une dédiée aux leucémies aiguës (LA) et aux autogreffes (dans une unité de soins protégés).
Cette unité de soins protégés a la particularité de pouvoir accueillir des patients en aplasie, autrement dit ayant une baisse importante de la production des cellules sanguines, entrainant une diminution des défenses immunitaires notamment.
Dans cette unité, chaque chambre est dite « à pression positive » : la pression de l’air dans la chambre est supérieure à la pression de l’air extérieur (dans le couloir) et le patient est donc protégé des bactéries et des agents infectieux.
Le Centre Léon Bérard propose alors des autogreffes, ou greffes autologues, c’est-à-dire une greffe où le patient est à la fois donneur et receveur, à la suite d’une chimiothérapie intensive ayant entrainé une forte baisse de productions de ses cellules souches. Cette greffe lui permet alors de retrouver un système immunitaire efficient et un rétablissement rapide.
« Nous réalisons en moyenne 80 greffes/an (35 myélomes, 35 lymphomes, 10 tumeurs germinales) », précise le Dr Nicolas-Virelizier. Rappelons qu’au CLB, le Dr Pierre Biron et le Pr Thierry Philip ont réalisé la première greffe en 1981.
En parallèle de cette restructuration, la recherche clinique en hématologie se développe fortement. Actuellement, 2 attachés de recherche clinique gèrent une dizaine d’études chacun, avec un suivi annuel de 50 patients en moyenne, toutes études confondues.
Par ailleurs, des études de phase précoce sont également proposées en hématologie, principalement axées sur le myélome, les pathologies lymphoïdes et les modulateurs épigénétiques mais aussi sur les leucémies et syndromes myélodysplasiques avec l’avènement de la thérapie ciblée.